« Il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, l’ensemble du corps est sain et s’il est corrompu, alors l’ensemble du corps est corrompu, ce n’est autre que le cœur ».
Voici comment le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soit sur lui) nous parle du cœur et il n’y a pas de parole plus concise et plus claire pour nous montrer la prééminence du cœur sur tous les autres organes. Nous comprenons de cette parole que le cœur est la base de toute foi, de toute conviction, de toute réflexion et de toute action. Notre cœur peut être sain, dans ce cas notre foi, notre réflexion et nos actions seront également saines. Mais notre cœur peut aussi se corrompre, dans ce cas notre foi, notre réflexion et nos actions seront dès lors corrompues.
Ainsi, Allah, dans le Coran, nous parle de ce cœur qui peut être vivant, mort, malade ou apaisé. Les non croyants ont un cœur scellé, « Allah a scellé leurs cœurs » (Sourate 2, verset 7).
Quant aux hypocrites qui montrent la foi et cachent l’infidélité, Allah dit d’eux qu’ils ont une maladie dans le cœur, « Il y a dans leurs cœurs une maladie et Allah fait croître leur maladie. » (Sourate 2, verset 10).
D'autre part, il y a des cœurs qui ne comprennent pas, « Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent pas, des yeux avec lesquels ils ne voient pas, des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas.
Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants. » (Sourate 7, verset 179).
De même, il existe des cœurs apaisés par la foi, « ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah. » (Sourate 13, verset 28).
Nous voyons donc qu'en fonction de la foi, le cœur peut-être sain, malade ou même mort. La foi est le facteur de bonne santé du cœur. Mais il ne faut pas penser pour autant que tout musulman bénéficie d’un cœur sain. En effet, les maladies peuvent être plus ou moins graves. Si l’incroyance (al-koufr) est la pire, d’autres pathologies peuvent atteindre le cœur du croyant. Il en est ainsi de la jalousie (fortement répandue dans la communauté, même chez les pratiquants assidus), l’orgueil ou encore l’ostentation. Ne voyez-vous pas autour de vous les gens dont les cœurs se serrent à la simple évocation de quelqu’un de plus riche ou de plus savant ?
La jalousie. Ne voyez-vous pas autour de vous les gens dont les cœurs se serrent lorsqu’on leur montre leurs fautes et leurs manquements ?
L’orgueil. Ne voyez-vous pas autour de vous les gens dont les cœurs se serrent s’ils ne sont pas considérés aux yeux des autres comme de bons croyants et qui ne se définissent qu’en fonction du regard des autres ?
L’ostentation. Toutes ces maladies sont répandues dans la meilleure des communautés !
Ne voyez-vous pas non plus ces cœurs de musulmans que la vue du mal ne blesse plus ? Que la corruption répandue dans les rues et les foyers ne choque plus ? Combien de nos frères souffrent à la vue du musulman transgresseur, voleur, menteur, joueur, buveur ou vendeur d’alcool, consommateur ou vendeur de drogue ? Nos cœurs devraient se serrer à la simple évocation de ces faits qui se déroulent à côté de chez nous.
Combien d’entre nous souffrent réellement de cet état de fait ? N’est-il pas temps d’établir les réelles priorités ?
Répondons ! En espérant que nous sommes dotés d’un cœur avec lequel nous comprenons.
As salaamou alaykoum.
